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L'Atelier d'écriture de Villejean
13 juin 2018

Consigne d'écriture 1718-32 du 12 juin 2018 : Onomatopées

Onomatopées

 

On met en commun des récits (fables, contes, livres, films) dont on s'estime capable de résumer l'intrigue.

Sont collectés ce jour :

Saint-Georges et le dragon - Robinson Crusoe - Tristan et Yseut - Le Bizarre incident du chien pendant la nuit - Picota n'aime pas le pain dur - Le Petit prince - Camping car - La Chèvre de M. Seguin - Little Miss Sunshine - le Petit Poucet

Il est demandé d'insérer le maximum d'onomatopées possible dans ce résumé

APPEL - Coucou - Eh - Ho - Hue - Hum - Kss - ohé - olé - Oust - Pss - Zou

CHOC/COUP/DESTRUCTION - Bing - Bling - Boing - Boum - Chtac - Couic - Crac - Flac - Flatch - Floc - Pan - Pff - Pif - Ploc - Plop - Pof - Pouf - Poum - Schlac - Scrotch - Tac - Tatatata - Tin - Toc - Vlan - Zim

CHUTE - Badaboum - Baoum - Boum – Pan - Patatras - Pof - Pouf - Poum - VIan

EFFORT/GESTE - Ahan - Hop - Hue - Oups - Oust - Smack - Youp - Zou

EXPLOSION - Baoum - Boum - Pam - Pan - Pif - Plop - Poum - Vlan - Vlouf - Wham

MUSIQUE/SONS DIVERS - Baoum - Clap - Coin - Couac - Ding - Drelin - Dzing - Froufrou - olé - Ouin - Pam - Pinpon - Pouët - Pout - Pss - Ptt - Rantanplan - Tac - Tagada - Taratata - Tatata - Tin - Turlututu - Tut - Tutupanpan - Vzz - Zim

PHYSIOLOGIE - Argh - Atchoum - Burp - Croc - Fft - Glou - Gloup - Grouin - Ham - Hic - Hum - Miam - Mmm - Ouf - Pouah - Prout - Pff - Ptt - Rhâ - Ronron - Rrr - Scrotch - SIurp - Zloup

PLEURS - Bouh - Heu - Ho - Hou - Hu hu - Ouin - Snif

RIRE/MOQUERIE - Ah - Eh - Ho - Hu hu - Kss - Oh 1à là - Oûa - Pff - Turlututu

SENSATIONS PHYSIQUES - Ah - Aïe - Brr - Gla-gla - Guili - Hou - Miam - Mmm - Ouf - Ouille - Outch - Pouah - Scrotch - Smack - Zloup

SENTIMENTS/ÉMOTIONS - Ah - Aïe - Argh - Bah - Bark - Bof - Bouh - Brr - Eh - Fft - Gloup - Grr - Heu - Hmm - Ho - Hou - Hum - Kss - Mmm - Oh là là - Olé - Ouah - Ouf - Ouille - Pff - Pouah - Rhâ - Smack - Taratata - Tatata - Turlututu - Tss - Youpi - Zut

SONS D’ANIMAUX - Bè - Brr - Bzzz - Cocorico - Coin - Cot - Couac - Coucou - Couic - Cricri - Croa - Flap - Grouin - Grr - Hi-han - Hou - Kaï - Meuh - Miaou - Oûa - Ouin - Piou - Ronron - Rou rou - Tagada - Zin zin - Zonzon - Zzz

SONS DE LIQUIDES - Blp - Fft - Flac - Floc - Glou - Ploc - Plouf - Pout - Pschitt - Slurp - Tip - Vlouf

SON DE MACHINES/DE MOTEURS - Baoum - Bip - Boïng - Brr - Clic - Coin - Ding - Drelin - Floc - Pff - Pouët - Pout - Ronron - Rrr - Schlac - Tch tch - Teuf teuf - Tic tac - Tut - Vroum - Zin zin - Zonzon - Zwit - Zzz

VITESSE/RAPIDITÉ - Bing - Chtac - Couic - Crac - Fft - Flac - Hop - Oust - Patatras - Pam - Pff - Pof - Pouf - Pschitt - Schlac - Tac - Vlan - Vlouf - Vroum - Vzz - Wham - Wuit - Youp - Zin zin - Zog - Zwit 


Les onomatopées sont extraites du livre "Le Pourquoi et le comment des onomatopées / Patricia Vigerie. - Larousse, 2017. - ISBN 978-2-03-593288-4

1718-32 onomatopées

 

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12 juin 2018

Little Miss Sunshine / Eliane

AEV 1718-32 Little miss 447-17-202P-Black

Alice - « Little Miss Sunshine » comme la surnommait affectueusement son grand-père -, trop éprouvée par le décès de ce dernier, n'avait pas gagné le concours des Miss. Trop rondouillette dans sa robe kitsch, elle avait essuyé les moqueries du public, surtout des garçons.

« Ho !», « Huhu !», « Kss ! Oh, làlà ! » « Pff !» « Turlututu ! ». Elle subissait une double peine et revenait chez elle en pleurant et en se lamentant « Bouh ! Sniff ! Ouin-ouin ! Bouh ! Bouh ! ».

Son père Robinson et sa mère Iseut ne savaient que faire ni que dire pour la consoler.
Robinson lui suggéra d'aller nourrir la poule Picotta. Elle aimait tellement les animaux. Justement il y avait du vieux pain dans la cuisine.
Mais Picotta ignora l'offrande. C'était pourtant un mets dont elle était habituellement friande.
La petite fille essaya de l'encourager. « Miam, miam le bon pain ! » En vain, la poule resta indifférente et alla picorer plus loin. Elle n'aimait plus le pain dur, voilà tout !

Abattue, les épaules basses, la fillette rentra.
La maman était en train de ranger la robe à froufrous dans la penderie. « Pouah ! Tu peux la jeter, je ne la mettrai plus jamais ! ».
- Taratata, il ne faut jamais dire « jamais », rétorqua Iseut, tu ne sais pas de quoi demain sera fait. »
- Bof, je m'en moque. Papy me manque et je ne suis pas Miss, rien ne pourra m'arriver de pire. »

Iseut, également éprouvée par le décès de son parent se contenta de murmurer « Humm... ».

Sa fille alla se réfugier dans le panier de Rantanplan le chien. Au moins lui il la comprenait.
Rantanplan, qui n'était pas une flèche, ne comprenait pas bien de quoi souffrait sa petite maîtresse, mais il était sensible à sa peine et lui faisait ses yeux tristes, ses yeux de vieux cocker.

Le portail du jardin grinça : Couic !

- Coucou ! appela Tristan le jeune voisin. Alice, tu es là ? Hou-hou ! Eh ho !

Alice se leva pour aller jusqu'à la porte.

- Je n'ai pas envie de jouer aujourd'hui !
- Pourquoi ?
- C'est une mauvaise journée !

Déçu, le petit garçon dut se contenter de cette réponse. Peut-être en saurait-il davantage plus tard.

Pour la famille la journée s'étira en longueur. Alice ne voulait pas manger, ne voulait pas lire, pas regarder son émission favorite, ni se promener, ni aller voir un film. Elle voulait juste avoir de la peine dans le panier de Rantanplan.

Elle accepta toutefois de regagner son lit et s'endormit.

« Crac ! Boum ! Floc ! Pouf ! » Des bruits de chute réveillèrent toute la maisonnée.

Robinson descendit au rez-de-chaussée. Voilà ce qu'il vit :
Rantanplan était perché au-dessus du buffet. Il tremblait de peur et de froid « Brrr... !». Comment était-il arrivé là ? Mystère !

Au milieu de séjour une masse sombre se distinguait dans l'obscurité. Robinson, armé d'un couteau de cuisine fit de la lumière. Iseut et Alice se serraient l'une contre l'autre dans l'escalier. Cadichon, l'âne de la voisine les accueillit d'un sonore « Hi-han ».

Pauvre Cadichon, il était inoffensif mais avait donné une belle frayeur à tout le monde.

AEV 1718-32 martine-31-et-l-ane-cadichon

12 juin 2018

Picota n'aime plus le pain dur / Anne-Françoise

AEV 1718-32 AF Picota 2

Picota n’aime plus le pain dur
Pouah ! Beurk, le pain dur !
Elle descend de son mur
Boum ! Aïe ! de son mur
Elle décide d’aller voir le gars
Mmm, pas mal, le gars…
Le gars de la cabane à pizza,
Mmm, z’ont l’air bonnes, elles aussi, ces pizzas !

- Bonjour, monsieur, heu… Mes hommages,
J’voudrais bien une pizza avec du fromage.

- Dacodac, ma p’tite poulette
Ok pour une pizza tartiflette !
Je prépare ça, allez, zou !
Ça sera 6 sous !

- Quoi ! Cling, cling, cling
Et encore cling, cling, cling
C’est pas possible !
Non, mais vraiment inadmissible !

- Taratata,
Si vous les avez pas,
V’z’aurez pas non plus d’pizza
Patatras !

- Oh, ben zut alors,
Et c’est comment qu’j’m’en sors ?
Bouh ouh ouh
J’ai pas d’sous !
Bon, j’vais aller voir Josette
Pour que des sous, elle m’en prête.
Josette, oh ! Josette, coucou !
Tu veux bien m’prêter des sous ?

- J’ai pas l’temps de te parler,
J’ai plein d’linge à repasser !
Vise un peu cette pile, ouh la la !
Et moi, j’ai pas cinq bras !

- Panique pas, Josette, j’vais t’aider,
Laisse-moi donc c’linge à repasser.

- Ok, Picota, j’te laisse là,
J’vais faire une p’tite sieste là-bas.

Et hop, pschitt, Picota travaille
Pff, wham, vzz, elle se brûle, aïe !
Sous le fer, chemises, robes, chandails,
Jupettes, gilets, pulls à p’tites mailles…

Quand Josette revient, tout éberluée,
Whaou ! tout le linge est repassé !

- Picota, je vais te récompenser,
Deux sous je vais te donner.

Picota la remercie
Mais elle est déçue aussi
Deux sous, ce n’est pas assez
Pour une belle pizza manger !
Elle va voir Huguette, la belle,
Qui est en haut d’son échelle.

- Huguette, oh, Huguette, coucou !
Tu veux bien m’prêter des sous ?

AEV 1718-32 AFhouse-56214_960_720- J’peux pas, je peins ma maison.
Regarde, j’mets un beau jaune citron,
Le jaune poussin était moins beau
Mais j’en ai marre, j’en ai plein l’dos.

- Descends, j’vais t’remplacer
La peinture, ça m’fait rêver !

Et floc, tch, tch, Picota repeint
Et la maison jaune citron devient.
Huguette revient, yeux écarquillés
Whaou ! sa maison, quelle beauté !

- Picota, je vais te récompenser,
Deux sous je vais te donner.

Picota la remercie
Mais elle est déçue aussi
Cling, cling, cling, cling, ce n’est pas assez
Pour une belle pizza manger !
Et si j’demandais à Pierrette
Qui a une belle voiturette ?

- Ohé, ohé, Pierrette, coucou !
Tu veux bien m’prêter des sous ?

- J’t’assure, c’est pas l’moment
Là, tu m’déranges vraiment, vraiment,
Cette voiturette satanée
Grr, grr, refuse de rouler,
Et voilà, zwip, oups, ouille,
J’ai les ailes dans la cambouille !

- Pierrette, ta robe est tâchée,
Tu devrais la changer
Pendant c’temps-là,
T’inquiètes pas,
J’vais t’la réparer,
Ta voiturette satanée !

AEV 1718-32AF 11-stickers-picotipicota-lessablesdolonne-lebeaubazar-marcelineBang, cling, culasse, démarreur,
Pang, pif, turbo, injecteur,
Picota manie les outils sans retenue
Pierrette revient avec une robe dos-nu.
Ça y est ! Teuf, teuf, teuf
Le moteur est comme neuf !

- Picota, je vais te récompenser,
Deux sous je vais te donner.

Picota la remercie
Mais oui, elle a réussi !
Cling, cling et encore
Cling, cling et encore
Cling, cling : résultat :
Une pizza !
Elle fonce, elle court, Vraoum, tagada,
Elle galope, elle est à la cabane à pizza.

- S’il vous plaît, une pizza tartiflette !

AEV 1718-32 AF pepito-pizza- Y’en n’a plus, dommage, ma poulette
Mais il me reste des « calzone »
Si vous voulez, ma mignonne…

Picota a rougi, souri, et puis
Miam, bla bla bla, smack et c’est ainsi
Que plus tard fut inscrit
Sur la cabane, ceci :
Pepito et Picota
Le royaume de la pizza !

12 juin 2018

99 dragons : exercices de style. 42, Onomatopées / Jean-Paul

Miam Miam
Vraoum Kaï Kaï Kaï

Bêê Bêê Bêê Bêê Toc   Boum 
Couic  Crac 

Scratch  Shazam 
Zap  no zip 

Gloup 

Slurp  Hic Burp  Mmmh  
Ronron Rrr Zzz Zzz Zzz

 

Le dragon, affamé, s’approche du troupeau, envoie d’un coup de patte valser à cinquante pas le chien du paysan.

Les brebis affolées se jettent sur l’enclos mais le monstre a tôt fait de tordre le cou à l’une.

Sans même prendre le temps de la faire cuire – quel besoin d’un barbecue quand on crache soi-même des flammes ? – il l’engloutit

Puis il va se désaltérer dans le courant d’une onde pure, émet un rot sonore et se pose sous un arbre pour digérer tranquille en se tapant une petite sieste

Pouah  Aaargh  Aïe aïe aïe 
Bouh hou hou  Snif 

Tap  Tap  Tap  Drelin Drelin 
Smack  Smack  Groin  Groin
"Tagada Tagada  Toc Toc  Vlan
Patatras Sob"

 

Un peu plus tard le paysan découvre le carnage et se lamente en comprenant sa douleur.

Aussitôt il se rend chez Dame Christiane, la responsable locale de la FNSEA, lui claque deux bises car ils sont copains comme cochons et il l’enjoint de partir à cheval pour aller au château du roi Vlan lui dire le malheur qui leur tombe sur la gueule

Frou frou 
Fft Fft Pschitt pschitt
Vlan Whao 
Ah Ah Ah
Hou Beurk

Hue  Hiiiii  Tagada Tagada Cataclop Cataclop Toc toc Drelin drelin
Frou frou
Coucou Bla bla bla bla bla bla Vlan Bing Bling-Bling Oups Vlan Taratata Pouët Pouët Taïaut Taïaut
Smack Smack
Frou Frou

Dame Christiane va mettre la plus belle de ses robes de voyage, elle s’apprête, se parfume puis redescend. C’est que ce n’est pas rien de rendre visite au roi Vlan ! Autant ne pas se présenter devant lui avec des sabots de paysanne : les capitaines auraient vite fait de l’appeler « Vilaine »

Elle enfourche son cheval qui file au galop jusqu’aux portes du palais. Elle toque à la porte, tire la sonnette et après qu’on l’a introduite elle fait frissonner sa belle robe à traîne sur le carrelage de la salle du trône. Elle se présente, expose la situation et le roi ainsi que les courtisans sont assommés par la nouvelle. Le monarque lui annonce qu’il va battre le rappel des ses troupes et faire donner la cavalerie afin de chasser le monstre. Il lui claque deux bises sur les joues en signe de compassion et la syndicaliste prend congé en faisant froufrouter sa robe d’apparat.

 

Rantanplan Rantanplan Taratata Trutt Trutt Banzaï Youhou Rintintin
Floutch Coa Coa
Fissa fissa Ouste Pschitt Pschitt Piou Piou cataclop Cataclop
RTL Zou
Chpong 
Bzz Bzz Bzz

Zonzon

La roi a fait battre tambour et lancé le rappel de ses preux chevaliers. Il les exhorte à débarrasser le royaume de ce qui n’est au fond qu’un gros lézard à injection, un allume-gaz monté sur des cuisses de grenouilles. Mais ses seigneurs s’avèrent des lâches et vite fait bien fait ils replient leurs gaules, montent sur leurs grands chevaux et retournent de calfeutrer dans leur duché par amour du luxe en bourg. Le roi reste tout seul dans son palais. Dans le grand silence attristé on entendrait voler une mouche mais en fait ce n’est qu’un moustique.

Cui Cui Cui Cot Cot Kodak
Miam Slurp Mmmh
Ding Dong Ding Dong
Chabadabada Allô  Bla Bla Bla Vlan Snif
Boum Boum Cocorico
Heula !

Dans les tréfonds de la campagne sarthoise, pas très loin de l’endroit ou Dame Pénélope Fillon fabrique des confitures, Saint-Georges fait une retraite à l’abbaye de Solesmes. Quand soudain son téléphone portable sonne. C’est le roi Vlan, embarrassé, qui pleurniche au bout du fil pour bénéficier de ses services de décapiteur en chef de poulets aux usines agro-alimentaires LDC de Sablé-sur-Sarthe

Youpi Youp Olé Olé Vlan
Alleluia

Le roi Vlan est content (il faut bien que le corps exulte) : le justicier sarthois a accepté de lui venir en aide

Tic Tac 
Shazam 

Teuf teuf Tut Tut
Pouët Pouët Atchoum

Bing Bling Boing Boum Chtac Couic Crac Flac Flatch Floc Pan Pif Ploc Plop Pof Pouf Poum Schlac Scrotch Tac Toc Vlan Atchoum

Flac Floc Glou Ploc Pouf Pout Tip Vlouf Houla Aïe Aïe Aïe Badaboum Baoum Boum Pan Pataras Atchoum

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire Saint-Georges est là.

Il a fait la route sur son tracteur Massey-Ferguson et le voilà qui corne à la porte du dragon.

 Après moult estocades portées à la bête il sort victorieux de ce combat malgré un rhume des foins sérieux ramené de Solesmes ou l’été est parfois très sec



(Bon, c'est vrai, l'agonie du dragon dure une petit peu trop mais parfois j'aime bien tirer à la ligne  plutôt que de pointer à l'Agence Nationale de la Panne d'Ecriture !)

Smack Smack smack guili guili
Hi Hi Hi Ha Ho Hé Hmmm Miam Miam Youf Schlika Schlika Wham Wham Aaaarg Maman  Olé Olé Rhaa lovely Hmmm
Prout

Dans cette version-ci Saint Georges, en récompense, fricote grave avec la fille du roi. Je vous signale que ça fait quand même quarante et une fois qu’elle reste assise sur le banc des remplaçants à compter les points ! Et ce Saint-Georges, il a beau être dévot, il n’en est pas moins homme : il faut bien que le corps exulte. Et puis tant pis si ça ne vous plaît pas : j’écris tout qu’est-ce que je veux, d’abord, ici ! Na !

1718-32 Saint-Georges et le dragon (Münich) ouille

7 juin 2018

Consigne d'écriture 1718-31 du 6 juin 2018 : Grimper aux rideaux

Grimper aux rideaux

 

L'animateur fournit une liste de 26 expressions tirées du livre de Catherine Guennec "Grimper aux rideaux et 99 autres expressions coquines" (Editions First, 2017, ISBN 978-2-4120-1948-1).

Il demande d'en insérer au moins cinq dans un texte au sujet libre.

 

Avoir le nez tourné à la friandise
Avoir un frelon dans le module
Boire du ratafia au pont de Neuilly
Chanter Ramona
Crier Maman
Déballer le Mon chéri
Décortiquer la crevette
Etre au signe des gémeaux
Etre de l’abbaye de Longchamp
Faire cascader la vertu
Faire des yeux de carpe pâmée
Faire les cuivres façon grand hôtel
Faire résonner sa petite guitare cachée
Faire voler son dragon
Le scaphandre de poche
Manger en hachis les restes du gigot
Mettre ses chaussettes à la fenêtre
Mourir comme les melons
Passer du B dur au bémol
Prendre le café du pauvre
Retourner son éventail
S’endormir sur le rôti
S’expédier chez Montgolfier
Un académicien de la flanelle
Un scoubidou de sous-officier de réserve
Vivre au clair de lune 

AEV 1718-31 grimper-aux-rideaux-et-99-autres-expressions-et-mots-coquins-9782412028506_0

 

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6 juin 2018

Grimper aux rideaux / Dominique H.

Depuis peu je fréquente un cours de permaculture. J'ai sur le compostage un point de vue presque philosophique : ne pas gaspiller, transformer ou, comme dirait Ernest, un des élèves du cours, « manger en hachis les restes du gigot ».

Ernest est très sympathique mais encore plus atypique et pas du tout conforme. Son physique déjà est pour le moins singulier avec sa bouille assez ravagée, mi-Gainsbourg mi-Pierre Perret et surtout ses tatouages à faire cascader la vertu . Et que dire de son langage fleuri ! Il prend un malin plaisir à effaroucher Isabelle et Bénédicte, deux bobos-écolos b.c.b.g. La permaculture est très tendance...

Dans l'appentis de jardin où nous déposons notre tenue de ville pour revêtir nos fripes de travail, il s'amuse à provoquer, à les provoquer :

- Ah Isabelle, ce n'est pas encore aujourd'hui que tu verras mon scoubidou de sous-officier de réserve !

La semaine dernière c'était Bénédicte qui était sur le grill :

- Si tu veux , ma belle, en rentrant par le petit chemin, je pourrai te faire résonner ma petite guitare cachée !

Entre ces trois-là c'est vraiment un choc permanent de culture ! Elles essaient de ne pas perdre contenance, parfois de faire leurs yeux de carpes pâmées ou, le plus souvent, de jouer les indifférentes. Mais je les soupçonne de n'en perdre aucune miette et d'aller consulter le dictionnaire en rentrant pour découvrir le sens caché de certains mots.

AEV 1718-31 9782253182764_1_75

Quand il s'est présenté au premier cours, Ernest nous a mis d'emblée au parfum. Pour expliquer son attrait pour la permaculture, il nous a dit que sa vraie motivation était d'améliorer sa santé. Il prenait de l'âge et avait décidé de se ressaisir et de mener désormais une vie saine. Il était inquiet pour sa santé :

- Dimanche dernier, comme d'habitude, avec Lulu, ma régulière, nous avons pris le café du pauvre et je me suis endormi sur le rôti. Un vrai choc au réveil, c'était la première fois que je passais du B dur au bémol avec Lulu, la honte ! Alors j'ai décidé de passer du sport en chambre au vélo et au jardinage pour faire de nouveau voler mon dragon.

Nous sommes six au cours de permaculture et Ernest nous fait bien rigoler, mes deux copines et moi. Mais certains jours c'est un peu trop, il faudrait l'arrêter, et puis on est là pour jardiner.

Aujourd'hui c'est décidé nous allons le couper, je veux dire l'interrompre, pour prendre nous aussi la main ! Il commence son numéro comme de coutume :

- Je n'ai pas dormi de la nuit ! Hier soir Lulu avait un frelon dans le module je ne vous dis pas ! Et...

- Pause, Ernest ! Ca suffit tes expressions à la mords-moi le nœud ! Tu vas nous faire une explication de texte, s'il te plaît !

- OK, alors, autrement dit, comme Lulu avait le feu aux fesses, je lui ai déballé le Mon chéri, puis elle a commencé à chanter Ramona pour finir en criant "Maman !".  Voilà, c'est plus clair ?

Incorrigible Ernest ! Nous en avons eu pour notre argent. Pendant ce temps Bénédicte et Isabelle désherbaient frénétiquement sans oser lever les yeux.

6 juin 2018

99 dragons : exercices de style. 41, Style expressément coquin / Jean-Paul

180521 Nikon 009

Il s’appelait Paul Ledragon mais on le surnommait Popaul. C’était un chemineau qui se faisait employer comme journalier ici ou là. Il n’était jamais le dernier à aller cueillir la pâquerette derrière un talus, à demander becquée à Vénus ou à s’enivrer de sa bouteille mais quand il allait en pantoufles par le chemin sec il se calmait, il regagnait les villes où ça sentait l’avoine, prêt à accepter tous les boulots comme on prend ce qui tombe de l’étagère.

Ce jour-là, le 20 octobre 1854, Popaul Ledragon était venu boire du ratafia au Pont de Neuilly. C’était une gargote qui s’appelait ainsi parce qu’elle était sise près du pont de Neuilly-sur-Marne. Dans la période précédente, Popaul avait vécu au clair de lune et il en était réduit, comme souvent, à se contenter du café du pauvre.

Il avait demandé à la patronne s’il y avait de l’embauche dans la région.

- Nous on cherche un plongeur, déjà !

- Un plongeur ? Dans la Marne ? Avec un scaphandre de poche ? Pour aller récupérer les noyés ?

- Non, mon gars ! Nous, c’est Albert Leroy et moi ! Et le plongeur c’est pour faire la vaisselle du restaurant !

Ledragon avait dit banco et il était devenu l’homme à tout faire du « Pont de Neuilly ». On ne le reconnaissait plus. Il faisait les cuivres façon grand hôtel ; en cuisine il décortiquait la crevette comme pas un ; il faisait la lessive d’Albert et mettait ses chaussettes à la fenêtre ; bref il sculptait l’atmosphère de manière telle que personne n’eût voulu en changer. Ainsi il donnait toute satisfaction et même plus vu qu’affinités avec la Zézette qui tortillait de la crinoline devant lui.

P 94 04 Sablé - Fête des écoles (26-06-94) + Montgolfières au Comice agricole 20 réduite

Comme il avait le nez tourné à la friandise il avait très vite senti que la patronne avait un frelon dans le module, qu’il existait en elle un trésor à faire étinceler. Il avait deviné qu’Albert, de ce côté-là, s’était endormi sur le rôti. Pour ce qui est de s’expédier chez Montgolfier, il y a des gens comme ça qui, avec un scoubidou de sous-officier de réserve, sont capables de devenir très rapidement des académiciens de la flanelle. Albert Leroy en était : sa petite musique de nuit était passée du B-dur au bémol et les seins de Zézette mouraient comme des melons.

A la façon dont elle faisait des yeux de carpe pâmée en le regardant travailler, il avait compris qu’elle en était réduite, pour chanter Ramona, à faire résonner sa petite guitare cachée.

Un jour qu’Albert était parti au ravitaillement à l’autre bout de Paris chez son neveu Georges qui était grossiste près de l’abbaye de Longchamp, Popaul avait aisément réussi à faire cascader la vertu de l’aubergiste. Il lui avait déballé le Mon chéri et elle n’avait pas tardé à crier Maman. Bref il avait mangé en hachis les restes du gigot et les deux s’en étaient trouvés bien.

Cela faisait six mois que ce manège durait. On était maintenant au signe des gémeaux, fin mai, début juin. Zézette n’avait jamais été aussi resplendissante ni Albert aussi suspicieux. Il la regardait qui tournait et retournait son éventail et il lui trouver un petit air à faire voler son dragon comme elle en avait à l’époque de leurs fiançailles. Son dragon ou son Ledragon ? Très vite cette association d’idées fit tic tac dans ce qui lui restait de cervelle et il comprit ce soir-là ce qui devait se tramer ici les jours où il allait chercher boustifaille et tonneaux à Longchamp.

Albert Leroy ne vécut plus dès lors qu’avec cette question : Comment se débarrasser de ce chaud de la couche ? Comment mettre les bagatelles à la porte ? Bien entendu, sans agacer le sous-préfet, sans rendre publique la paire de cornes que sa sauterelle d’édredon lui faisait porter. A-t-on idée aussi, ô femme folle, d’avoir le bonbon qui fait robe à queue ?

Il s’ouvrit de son dilemme à son neveu Georges. Le neveu était un drôle à la fesse tondue ! Il était sexy comme un curé dans un prunier mais à part ça c’était un homme de bon conseil, très inventif et l’on disait de lui qu’il avait toujours du boudin à apporter à sa cousine.

- Ta tante Zézette s’applique un homme sur l’estomac. Mais c’est à moi que le cataplasme pèse.

- Y’a pas de quoi se mettre en capilotade à cause d’un dénicheur de fauvettes qui a emprunté un pain sur la fournée, Tonton ! Mais ton gars Popaul, on va le faire cheminer autrement que des pieds. Je sais comment le faire cesser de grimper aux rideaux !

180428 Nikon 083

On ne sait pas comment Georges s’y prit mais trois semaines après, sur l’esplanade au pied du pont de Neuilly-sur-Marne un chapiteau immense était dressé. Des clowns, des acrobates, des trapézistes, des singes et même un éléphant traversèrent toute la ville dans une parade folle pour annoncer la représentation du cirque Carelli.

On ferma l’auberge ce soir-là et, à la demande insistante d’Albert, Ledragon accompagna les tauliers du pont de Neuilly à la fête. Tout se passa bien pour tout le monde jusqu’au moment où le dompteur hypnotiseur, Zorbak le Grec, demanda à Popaul de descendre sur la piste pour ce qui allait être, selon lui, le clou du spectacle.

Le lion ouvrit grand sa gueule, le dompteur mit la tête du factotum dedans. Il y eut un roulement de tambour, le canon tira sa poudre aux moineaux et… le lion ferma sa gueule !

Ben oui, parfois ça accidente sur la piste. On laisse les chats aller au fromage et finalement les fauves mangent les papiers des petits fours ! Quand on prend les chemins de Fatima, il y a des risques ! Quand on mène Popaul au cirque aussi !





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