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L'Atelier d'écriture de Villejean
13 octobre 2016

Sans l'Angleterre / Eliane

Si l'Angleterre n'avait pas existé, ou si nous ne l'avions pas connue parce que rien n'aurait filtré de cette île, qu'aurions-nous manqué ?

Nous n'avons pas été envahis par la manière de vivre des Anglais comme nous l'avons été par celle des américains. Globalement il nous aurait manqué de la littérature et de la musique, ainsi que quelques films cultes et quelques cinéastes.

Pour moi, précisément, m'aurait manqué Ivanhoé, enfin pas manqué puisque je ne l'aurais pas connu, mais enfin : quel dommage !

Ivanhoé, j'ai vu le film étant enfant et je suis immédiatement tombée amoureuse du héros. L'acteur qui l'incarnait n'avait rien d'anglais, puisque américain, je crois me souvenir que c'était Robert Taylor, mais le héros, lui, était bien anglais.

AEV 1617-05 Oscar-Wilde_938

M'auraient manqué aussi les romans des sœurs Brontë que ma maman m'a fait connaître à l'adolescence et que j'ai dévorés.

Plus tard j'aurais été bien triste de ne pas suivre les enquêtes de Sherlock Holmes et de son fidèle Dr Watson, paire hors pair pour résoudre les affaires les plus compliquées.

Je n'aurais pas connu non plus Oscar Wilde qui s'était arrangé pour ne pas vieillir en faisant vieillir son portrait.

Je n'aurais jamais vu « Les oiseaux » d'Hitchcock, tiré d'une nouvelle de Daphné du Maurier, romancière anglaise que j'avais lue et aimée.

Je n'aurais jamais vu les « James Bond ». Bon, ça à la rigueur j'aurais pu m'en passer malgré le charme de Sean Connery.

Je n'aurais jamais vu la série « Chapeau melon et bottes de cuir ».

Je n'aurais jamais entendu Pétula Clark et ses bottes dans la gadoue.

Jamais entendu non plus les quatre garçons dans le vent appelés les Beatles.

Jamais entendu Henry Purcell ni Duran-Duran, jamais non plus les Shadows ni le phénomène Hendrix. Bon je vais m'arrêter là, je ne suis pas si fan que ça de la musique anglo-saxonne, moi qui suis amoureuses des belles chansons à textes françaises.

Je n'aurais jamais admiré Julie Andrews dans « Mary Poppins » que j'ai fait découvrir à mes petites filles, qui me l'ont réclamé moult fois, si bien que je le connais par cœur.

Je n'aurais pas, très jeune, dévoré les livres de Julien Green plutôt que ceux de Graham Greene.

Nous avons partagé avec l'Angleterre de longues périodes d'histoire. Qu'aurions-nous fait si elle n'avait pas été là ? Pas de mariages arrangés pour nos rois et reines, pas de Guerre de Cent Ans, Jeanne d'Arc serait restée bien sagement à Domrémy y garder ses moutons.

AEV 1617-05 Prince CharlesNous ne saurions rien du terrible Henry VIII qui a réussi à supprimer six épouses et, pour l'une d'elles, à se fâcher avec l'Eglise Catholique, créant du même coup l'Eglise Anglicane.

Et nous ne saurions toujours rien de la famille royale britannique dont les faits et gestes remplissent des pages de nos journaux people et ça, par contre, ne serait pas un mal.

J'ai eu l'occasion de traverser la Manche deux fois. La première fois pour un très court week-end à Londres avec des copines. J'ai donc circulé dans l'un de leurs taxis noirs, emprunté leurs bus à impériale, entendu Big Ben sonner, passé devant Tower Bridge et le Horse Guard de Buckingham Palace, trainé dans les rayons du grand magasin Harod's

AEV 1617-05 Portmeirion - vue generale from GazeboLa deuxième fois j'ai passé une semaine à sillonner le Pays de Galles. Dépaysement garanti. Conduite à gauche, Bed and Breakfast, five o'clock… Simples sandwiches sans saveur le midi. Mais quand même de belles visites. Beaucoup de châteaux forts, villages aux noms interminables, troupeaux de moutons barrant la route, collines vertes, de jolis cottages ici ou là, fish and chips dans les petites villes. Mais surtout visite de ce village, entièrement fabriqué, où furent tournés les épisodes de la série « Le prisonnier ».

Etrange sensation : je n'avais pas lu de quoi il retournait avant de venir sur les lieux et j'avais simplement, en marchant dans les pas du « Numéro 6 » une impression de déjà vu, de déjà vécu. Je me posais des questions sur une éventuelle vie antérieure jusqu'à ce qu’un tilt dans mon cerveau me fasse réaliser où j'étais.

Voilà, je n'aurais pas connu tout ça si l'Angleterre n'avait jamais existé ou si, de tous temps elle était restée repliée sur elle-même.

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