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L'Atelier d'écriture de Villejean
12 mai 2015

Du genre un peu dans le cirage question genre / Jean-Paul

150509 012

 Un violon n’a pas quatre pattes. S’il a quatre pattes, c’est qu’il a bouffé des OGM ou que vous avez trop bu. Un violon a quatre cordes, c’est-à-dire deux fois moins qu’une mandoline et deux fois moins que le nombre de gens qui étaient présents dans la salle Mandoline ce mardi.

La salle Mandoline est ce lieu magique où les gens sont sympathiques et rient beaucoup. Grolle Deville 1 et Grolle Deville 2 nous en parlent quand elles sont rangés près de nous dans le placard aux chaussures de la loggia.

150509 019Nous on n'a jamais le droit d'y aller à la Maison de quartier de Villejean. La différence entre les grolles de ville et nous c'est un peu celle qu'il y a entre le cabriolet sport du frimeur et le véhicule utilitaire (Trafic, Kangoo ou monospace) du plombier. De toute façon on ne les imagine pas vraiment, Grolle Deville 1 et Grolle Deville 2 en train de turbiner sur les chemins de grande randonnée comme les marathoniens que nous sommes !

150509 02042 kilomètres qu’on a parcourus ce week-end ! Oh, pas en une fois, bien sûr ! En trois jours : 16, 22 et 4 et cette fois pas sous la pluie comme l'autre jour en Normandie. Si on file la métaphore avec les bagnoles c'est vrai qu'on est plus souvent sur la route qu au garage, nous. Ce week-end monsieur et Madame K. ont campé près de Lorient mais ils ont fait activités séparées. Lui seul a randonné. Après sa première balade, quand il nous a posés dans l'herbe sous la tente, enfin séparés des Josette qui puent, on a fait la conversation avec Madame Capedepluie.

150509 037- J'ai eu chaud, nous a-t-elle dit. Pour son premier pique-nique il a trouvé une souche bien large et bien plate sur le bord de l'étang de Lannénec, là où il y a de très beaux asphodèles. Un moment de lucidité l’a traversé et il a failli me sortir de chez monsieur Sakado où j'étais rangée. S'il avait poursuivi dans cette idée de me transformer en nappe, il m'aurait extirpée du sac et il m’eût sans vergogne aucune étendue sur la souche qui ne dormait que d'un œil. Ensuite il eût posé son fessier sur mon ventre ou sur mon dos. Personnellement j'ai horreur de ces positions qui ne sont même pas dans le Kama soutra ! Mais heureusement son karma foutraque avait décidé de lui jouer un tour à sa façon. Jugeant la souche sèche et chassant la pensée d'un souillage de fond de cale, il a posé dessus celui de son pantalon et sorti son sachet sans souci ni sushis pour étancher sa soif et sa faim sur la souche. Pain au chocolat, banane, abricot, gorgée d'eau.

- On sait, Madame Capedepluie, on était là, on a tout vu grâce à nos œillets !

 

- Vous n'avez pas d’yeux derrière les chevilles que je sache ? Juste l'estomac dans les talons quelquefois ! Bref la souche a lâché un bon paquet de résines collantes, genre confiture de framboises. Je crois bien que le fute est foutu!

- Dieu merci, a dit Rangdoignon gauche, personne ne se mêle...

150509 056- Ah ! Ah ! a éclaté de rire Madame Capedepluie.

- Qu'est-ce qui vous fait rire ?

- Se mêle, semelle, c'est drôle!

- Vous prenez votre pied avec pas grand chose ! Personne ne se mêle de me balancer quand je marche dans la grotte de Giens...

- C'est pas plutôt la grotte de Lourdes et la faïence de Giens ? ai-je suggéré à mon jumeau.

Mais au fait... Je ne me suis pas présenté :je suis Rangdoignon droit. Mon frangin et moi sommes des godillots.

- Je ne sais pas, a-t-il répondu. Je suis aussi nul en contrepets qu'en contredanse. En tout cas, vous, Madame Capedepluie, vous n'avez rien vu du bal à Laïta !

- Désolée, Messieurs les godillots mais vous allez me raconter. Vous savez que je suis une cape de pluie préventive et porte-chance. En général quand il m'emporte, que je pèse 3 kilos sur son dos et prends toute la place dans son sac, il fait toujours beau au-dehors !

- Tatatata ! Attendez ! On vous a vu à l’oeuvre l’autre jour ! Vous étiez de sortie et pas qu'un peu l'autre week-end en Normandie ! On ne voyait que vous et votre capuche jaune fluo tout au long de l'estuaire de la Sienne sous la pluie battante !

- Oh ça va, les Frères croquenots ! On a les mythomanologies qu'on peut! Parlez-nous plutôt de ce que j'ai raté sur la Laïta !

- C'est assez rare que le marcheur randonne tout seul dans la cambrousse. Il était plutôt du genre marcheur urbain jusqu'à il y a peu. Là Madame K. était à un stage de contes dans un camp scout . Alors le samedi il a pris la bagnole et est allé se poser à Guidel-Plage.

150509 086- Il ne faisait pas très beau mais sec. Il a trouvé très vite le GR, le chemin de grande randonnée

- Fastoche! Le GR 34 longe la rivière !

- Tout comme en Normandie l’EPR longe Flamanville!

- Au début très bien ! On voit le port du Pouldu en face : des bateaux de plaisance devant des maisons blanches. Il se met en route. Des fleurs partout sur le chemin.

- Le GR très bien ! Balisé, des escaliers, une balustrade en fil de fer tout du long pour éviter les chutes en cas de tremblement de terre ou de lendemain de cuite. Très escarpé mais très bien.

- Ensuite de belles vues sur les coudes de la rivière. Le seul problème c'est le pont de saint-Maurice ! Plus on avançait moins on le voyait se profiler.

- Le paysage devient sauvage et puis soudain à un carrefour, une aubaine ! Une bande de terre qui traverse la rivière pour aller jusqu'à trois maisons posées là sur l'autre rive. Pas besoin d’aller jusqu’au pont ! Mais pourquoi y a-t-il une barrière en travers de ce chemin ?

150509 087- Il s'avance en espérant qu'il y aura un passage sur le côté de la barrière. Quelle chance, il y en a un !

- Et il se retrouve sur la rive droite du fleuve alors qu'il venait de la rive gauche. En toute logique il retrouvé le drapeau polonais...

- ...où monégasque, qui indique qu'il est sur la bonne route et c'est justement sur la gauche. Le voilà donc à marcher dans l'autre sens mais en pleine campagne jusqu'à ce que le GR s'enfonce dans les bois, descende à nouveau et fasse demi-tour !

Il se retrouve à nouveau sur la rive gauche de la Laïta à remonter vers le pont de Saint-Maurice alors du coup voilà monsieur qui s'inquiète. Il fallait peut-être que je tourne à droite au lieu de prendre cette bande de terre? Puis soudain il a une illumination : une île ! Je suis passé sur une île!

-Il ne pouvait rien lui arriver de pire pour allonger son chemin et lui faire perdre sont temps ! Si ! Qu'il pleuve !

- Pô grave, j'étais là commente Madame Capedepluie.

- En fait il n'a pas plu et il a fini par apercevoir le pont. Il l'a traversé et on a descendu la rive droite

- On est arrivé avant le Pouldu près d'un embarcadère et là, surprise : des hérons  qui faisaient trempette dans le port désert. Ils ne nous ont même pas entendus. C'est la preuve que même en étant des chaussettes à clous on sait la jouer discrètes quand on veut !

- Il a pris des photos ; il a même filmé les oiseaux, dis donc !

- Il va falloir qu'il rachète un disque dur externe! C'est la souris de l'ordi qui est venue nous raconter ça dans le placard à godasses.

- Menteurs ! proteste Mme C.. Elle est encore attachée à l'ordi par un fil !

- Excusez nous, Madame Lacape, on revient d'un stage de conte alors c'est normal qu'on fabule un peu !

- Vous le savez très bien : c'est seulement au pays du Miraginaire que les bottes font sept lieues à chaque pas !

- Que les princesses vont au bal en pantoufles! Et que les godasses de rando et les capes de pluie cassent du sucre sur le dos de leur propriétaire à côté d'un ukulélé rose sous une toile de tente qui en a vu d'autres !

- C'est bien simple si ma tente avait la possibilité de parler de ses sacs rose et bleu, on l'appellerait « Mon oncle » de Tati(e) !

150509 104

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